De la naissance d’une idée à la conception d’une trilogie
Tout a commencé en 2013 : un personnage féminin s’est dessiné dans mon esprit. Et surtout son prénom : Riyel. Une phrase en haut d’une page blanche. Je voulais que Riyel soit l’héroïne d’un roman de science-fiction, mais rien d’autre ne venait. Je voulais que ce soit une extraterrestre appartenant à une civilisation en avance de beaucoup sur l’espèce humaine, mais je n’avais aucune idée de ce à quoi cette civilisation pouvait ressembler. Alors j’ai laissé mûrir. Cela a pris du temps…
Fin 2015, l’histoire a commencé à prendre forme. Des scènes importantes se sont imposées, introduisant les six personnages principaux. Ces scènes n’avaient pas encore de liens entre elles. J’ai écrit quelques chapitres dans le désordre, comme ils venaient, au fil de l’inspiration.
Il a fallu encore deux ans de réflexion et quelques recherches pour être sûre d’aller dans la bonne direction et que je me mette enfin réellement à me plonger dans l’écriture.
Ainsi, concevoir tout l’univers de ce premier tome et les relations entre mes personnages m’a pris 4 ans. J’ai achevé la première version au bout de plusieurs mois, déjà parce que je n’écris pas très vite, mais aussi parce que j’exerçais à 35 heures un métier nerveusement très éprouvant.
Ensuite, ce roman a connu de nombreuses réécritures, surtout quand le tome 2 m’est venu, et encore ensuite quand les premières idées pour le tome 3 sont arrivées. Il a fallu poser tous les ponts nécessaires qui mènent aux deux récits qui vont suivre, et toutes les intrigues qui en font la trame. Un travail de fourmi, de patience, de précision et de longue haleine… qui m’a pris dix ans.
Dix ans pour qu’une extraterrestre prénommée Riyel me souffle tous les détails de son univers.
Quelques jours avant la parution de ce premier tome, en mars, la première émotion qui m’est venue a été le soulagement. En 2013, j’ignorais que la naissance de Riyel allait constituer l’ébauche d’un univers foisonnant, qui donnerait naissance à une trilogie. En dix ans, l’histoire a beaucoup évolué. Le récit a connu dix versions, dont une restructuration majeure lors du passage en V7 (septième version). Chaque fois que je me suis replongée dans ce premier tome, j’ai trouvé des choses à améliorer. À un moment donné, il a pourtant fallu dire « stop » aux réécritures. Mes personnages aspiraient à vous rencontrer ! Le moment était venu de poser le stylo et de lâcher prise. Dix ans de travail, c’est bien assez ! Et, franchement, je n’en suis pas mécontente. Il était temps que j’avance.
Car en dix ans, j’ai aussi écrit des nouvelles, mais surtout la suite de ce tome 1. Aujourd’hui, cette suite m’appelle pour sa V3… sur laquelle je me pencherai dès le mois de septembre. J’entends même le troisième tome murmurer dans le lointain. Certaines idées aspirent à être développées !
À présent, j’ai hâte de retrouver mes personnages pour peaufiner la suite de leurs aventures. J’ai hâte d’explorer les possibilités que le troisième tome a à m’offrir.
Mais d’abord, je profite de vos retours de lecture sur Le cri de la Terre. Car c’est toujours émouvant de partager un récit avec vous, surtout un si grand projet. Vous ouvrir la porte de mon univers, c’est un peu me mettre à nu, mais c’est surtout vous transmettre tout le plaisir que j’ai eu à écrire cette histoire.
Les personnages
Riyel, le personnage principal
Riyel est une Andécavie. Elle appartient à la civilisation la plus évoluée de l’univers.
Adolescente, elle est déjà capable, comme tous ceux de son espèce, de modifier sa physionomie en fonction de la planète sur laquelle elle se trouve, afin de passer inaperçue au milieu des autochtones. Sur Carélyian, planète d’origine de sa civilisation, elle est une humanoïde à la chevelure flamboyante, possédant une grande force musculaire et une puissance psychique intimidante. Sur Terre, elle adopte une forme humaine plus classique : taille réduite, corpulence moyenne des jeunes filles de son âge et chevelure brune. Surtout, elle s’efforce de ne pas faire étalage de ses capacités psychiques.
Riyel ignore beaucoup de détails de son histoire, de son passé et même de sa propre naissance. Bien décidée à surmonter “l’Épreuve” qui lui permettra d’accéder aux connaissances de son peuple et à découvrir la vérité sur ses origines, elle affronte avec bravoure et courage tous les obstacles dressés sur son chemin. Déterminée, elle ne baisse jamais les bras. Si les doutes l’assaillent parfois, elle ne tarde jamais à passer à l’action pour faire avancer les choses. Elle apprécie le soutien de ses amis terriens, même si elle n’en a pas vraiment besoin, car elle respecte l’importance que cela revêt pour eux de l’aider. Animée d’un cœur pur, elle souffre surtout pour la Terre, dont elle entend la plainte de plus en plus insistante… Riyel mettra alors tout en œuvre pour rendre sa sérénité à la planète. Pour cela, elle devra ramener les Terriens sur la voie de la raison…
Riyel joue un rôle essentiel dans ce premier tome de la trilogie Évolutions. Elle sera présente dans chaque volume ; elle porte en elle tout cet univers.
Riyel est croquée ici, sous sa forme terrestre, par Jean-Mathias XAVIER. Vous retrouverez cette illustration à la fin du roman.
Haakun est un humain à la peau d’un noir profond. Il a été trouvé sur la planète Carélyian – berceau de la civilisation andécave – peu après sa naissance. Malgré des recherches parmi les rares populations humaines de leur planète, les Andécavii n’ont jamais découvert qui étaient ses géniteurs. Haakun, adopté, grandit ensuite en toute insouciance dans un petit village humain. Au fil du temps, il acquiert un physique athlétique qui le prédestine à la vie d’aventures dont il rêve. Il devient messager : il convoie des missives importantes de villages humains en villages humains, mais aussi jusqu’au cités andécaves que peu d’humains ont le droit d’approcher. Au fil de ses missions, il brave de nombreux dangers en traversant forêts tropicales hostiles et déserts mortels. Parfois, il forme des apprentis. L’une d’entre eux sera Riyel.
Les semaines passées ensemble vont bouleverser leurs destins. Haakun est propulsé à travers l’espace et le temps jusqu’à renaître sur une lointaine planète bleue. Tout est à recommencer… ? Pas tout à fait, car il n’a rien oublié de sa précédente existence sur Carélyian. Est-il vraiment humain ?
Le destin de Haakun est intimement lié à celui de Riyel. Il sera présent dans les tomes I et III, brièvement dans le tome II de la trilogie Évolutions ; il protège tout cet univers.
Haakun est croqué ici, sous sa forme humanoïde, par Jean-Mathias XAVIER. Vous retrouverez cette illustration à la fin du roman.
Svéa et Kaléya, Artag et Krii, des personnages pas si secondaires que ça…
Svéa et Kaléya sont des Archélyiennes. Elles font partie des dernières survivantes de leur espèce, qui n’a plus produit de mâle viable depuis plusieurs décennies.
Pour sauver leur civilisation, elles doivent quitter leur planète Archélyia en quête de formes humanoïdes dont le génome sera compatible avec le leur. La découverte de la planète Terre va leur apporter tout ce qu’elles espèrent et bien plus encore ! A l’abri derrière la face cachée de la Lune, elles bâtissent la station spatiale Alba Sustineo, qui leur permet de commencer leurs travaux. Elles réussissent à créer plusieurs dizaines d’hybrides, qu’elles nommeront « Archéryiens ». Leur restera alors la lourde tâche de les élever, d’autant que les capacités psychiques de ces nouveaux êtres leur sont inconnues… Svéa et Kaléya forment un couple complémentaire. L’une est blonde, élancée, au visage doux et à l’esprit bienveillant ; l’autre est brune, plus trapue, aux traits plus durs et au comportement plus froid envers les Terriens qui ne sont pour elle que le moyen de réussir leur mission.
Svéa et Kaléya sont les personnages principaux du drame archélyien. Elles seront présentes dans les deux premiers tomes de la trilogie Évolutions. Svéa et Kaléya sont croquées ici par Appoline Hespel. Vous retrouverez cette illustration à la fin du tome II.
Artag est un Andécavi. Il appartient à la civilisation la plus évoluée de l’univers.
Plusieurs millénaires avant la naissance de Riyel, lui a été confié l’accompagnement des humanoïdes de la planète Archélyia. Comme tous ceux de son espèce, il adapte sa morphologie à la planète sur laquelle il se trouve. Sur Archélyia, il se présente comme un humanoïde de grande taille, à la carrure athlétique. Sa puissance psychique émane de lui en une aura lumineuse parfois éblouissante. Au fil des siècles, il a adapté la longueur de son antenne à l’évolution des antennes archélyiennes, qui ne cessent de s’étirer.
Sa forme andécave est un être de lumière longiligne, conservant un semblant d’apparence humanoïde. Sa chevelure flotte en une auréole de lumière intense autour de son crâne, qui se confond avec la lueur qui en émane. Ses yeux sont deux puits d’univers où scintillent des milliers d’étoiles. Son visage porte deux petites narines sur un nez quasi inexistant, ainsi qu’une bouche très fine, qui jamais ne s’anime.
Par le passé, Artag a commis une faute qui lui valut d’être banni dans un intermonde par les Lueurs Ancestrales. Faute dont il lui faudra un jour réparer les conséquences néfastes… Sa rencontre avec Riyel lui permettra d’être extrait de sa prison intemporelle. Dès lors, il va s’employer à reprendre sa place parmi les siens, tant dans la civilisation andécave que dans la civilisation archélyienne… qui se meurt.
Artag joue un rôle secondaire dans le premier tome de la trilogie Évolutions. Il sera présent dans chaque volume, où il prendra de plus en plus d’importance. Artag est croqué ici, sous sa forme archélyienne, par Appoline Hespel. Vous retrouverez cette illustration à la fin du tome II.
Il me reste à vous présenter Krii, que vous retrouverez dans les tomes I et III, dès que j’en aurai le croquis. Je ferai alors une nouvelle mise à jour de cet article.
Quelques extraits
Extrait 1
“Sur la planète Archélyia, au cœur de la galaxie de l’Archange, située en bordure de l’amas galactique d’Omicron.
Le chemin pavé serpentait entre les arbres. La lueur de trois étoiles, dont deux lointaines, était morcelée et adoucie par le feuillage de fougères de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. La femelle humanoïde marchait lentement sur les dalles, qui scintillaient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, en vagues successives, au milieu du gris majeur. Elle caressait son ventre arrondi, le couvait de tout son amour maternel. Les yeux fermés, elle chantonnait, transportée par la joie de la naissance à venir. La longue et fine antenne cylindrique qui sortait de sa nuque balayait l’air de droite à gauche, en faisant danser ses cheveux. Elle attendait un petit garçon. Le dernier mâle. Tous les autres s’étaient éteints en quelques décennies. Les femelles, en prévention de la déchéance d’une partie de la population, avaient constitué un stock de sperme congelé, qu’elles utilisaient pour se féconder les unes les autres. Au début, elles avaient laissé à la nature le choix des sexes, mais rapidement elles durent favoriser les spermatozoïdes mâles, car elles n’enfantaient que des filles. Las ! les rares petits garçons qui venaient au monde ne survivaient pas au-delà de la première année. Puis la majorité des grossesses ne parvinrent plus à terme. Les Archélyiennes durent se rendre à l’évidence : leur espèce était en voie d’extinction. Dans un ultime sursaut de survie, un fœtus mâle avait été créé de bout en bout, afin de renforcer son patrimoine génétique. Il se développait depuis huit mois dans le ventre de sa mère, et portait avec lui les derniers espoirs d’un peuple mourant.
La femelle s’essoufflait vite dès qu’elle fournissait le moindre effort, mais elle tenait à sa promenade quotidienne. Les contractions qui survenaient depuis quelques jours ne l’inquiétaient pas plus que les doctoresses. Elle n’osait envisager qu’il pût arriver malheur à son bébé. Sa grossesse était trop avancée. Un léger souffle de vent vint courir entre les branches, glisser entre les feuilles, et soulever sa tunique bleue vaporeuse. Elle ressentit un frisson et cessa de marcher. Un instant, elle éprouva une étrange sensation, comme si toute vie autour d’elle avait cessé de respirer. Instinctivement, elle porta les mains sur son ventre. Un coup de pied lui répondit et elle se détendit. Elle avança de quelques pas.
Une violente contraction lui coupa le souffle. Elle grogna de surprise. Une autre, puis une troisième, et soudain, un jet de sang coula entre ses cuisses. Elle tomba à genoux, pliée en deux sous la douleur des spasmes. Saisie de frayeur, elle se mit à pleurer. Son cœur battait la chamade. Aussitôt, le bracelet fin et plat qu’elle portait au poignet droit envoya un signal d’alarme au laboratoire qui la surveillait à distance.”
Extrait 2
“Elles invitèrent les humains à s’asseoir. Des ceintures jaillirent des sièges et enserrèrent leur taille et leur poitrine. La navette s’éleva vers le ciel. Elle s’envola comme un avion. De ce fait, elle n’eut pas besoin d’une poussée colossale pour s’arracher à l’attraction terrestre. Aucun passager ne se retrouva plaqué contre son siège, écrasé par les « g ». La navette prit de l’altitude en suivant une courbe en spirale et en accélérant de manière exponentielle. Le sol, puis la planète elle-même s’éloignèrent rapidement dans leur dos, tandis que la Lune se rapprochait, de plus en plus éclatante de blancheur. Le spectacle du voyage éblouissait les humains. La navette contourna la Lune, quittant progressivement la lumière pour la face obscure. Un décor époustouflant se dévoila à leurs regards. Une station spatiale en cours d’élaboration, plus spectaculaire que celles des meilleurs films de science-fiction qu’ils avaient pu voir au cinéma, grossissait à vue d’œil à mesure qu’ils s’en approchaient. Ils en restèrent bouche bée. Ils distinguèrent tout d’abord cinq énormes sphères en pleine ébauche. La matière dont elles étaient composées reflétait la lumière par vagues et semblait l’absorber l’instant d’après. La navette contournant la structure, ils virent que les sphères, au nombre de six, tournaient autour d’un noyau central extrêmement lumineux. Ils eurent l’impression qu’il s’agissait d’un soleil miniature ─ ce qui était exact puisque les Archélyiennes avaient prélevé l’énergie directement à la source présente dans le secteur… L’intense lueur de la petite étoile était en partie masquée par un grand nombre de sphères sombres de taille plus réduite, qui l’enveloppaient et glissaient autour d’elle. Un étrange ballet d’énergie avait lieu entre les sphères et l’étoile. Le couple terrien vit des ondes enflammées être aspirées par l’une des petites sphères et rejetées par une autre, toute proche, en direction du noyau lumineux. Kaléya leur expliqua qu’il s’agissait là d’un champ magnétique indispensable au refoulement du vent stellaire généré par l’étoile miniature. Le tout composait une sorte de mobile géant : la masse de l’étoile engendrait le mouvement des petites sphères qui l’entouraient et maintenait leur attraction. Elles-mêmes induisaient une force gravitationnelle sur les six sphères géantes. La station spatiale produisait un champ magnétique suffisamment puissant pour protéger tout être vivant à l’intérieur du rayonnement stellaire du Soleil ─ mais aussi des étoiles que la station rencontrerait lors de ses futurs déplacements, ce que Kaléya n’ajouta pas.
Les Archélyiennes procédèrent aux manœuvres d’approche. Bientôt, les premiers Terriens allaient fouler le sol de la première station spatiale extraterrestre rencontrée par l’humanité de la Terre.
— Si nos gouvernements voyaient ça…, souffla Nathan, en admiration.”
Ci-dessous, illustration de la station spatiale archélyienne, par Théophile NAVET, que vous retrouverez dans le livre :
L’une des unités des forces spéciales avait décollé de Kaboul, au beau milieu de la nuit. Bientôt, les six hommes et les deux femmes sautèrent, les uns après les autres, depuis l’hélicoptère Caracal. Ils manœuvrèrent leurs parachutes de façon à atterrir sur le versant nord d’une crête. La réussite de la mission reposait sur des facteurs essentiels tels que la discrétion, la rapidité et l’efficacité. Un hélicoptère étant loin d’être le moyen de transport le plus furtif, le commando avait été largué à bonne distance du lieu des opérations. Leur rencontre avec le sol ne fut pas des plus tendres. Leur entraînement intensif à ce type de sauts leur permit cependant d’éviter entorses et fractures. Ils abandonnèrent leurs parachutes sur place.
Vêtus de tenues de camouflage et de rangers, les membres du commando portaient un casque ostéophonique à vision nocturne. Alourdis de sacs à dos remplis de matériels de haute technologie à différents usages, les hommes portaient en sus soit des fusils de sniping HK417-F, soit des fusils d’assaut Sig Sauer 551, armes très performantes. Leurs ceintures contenaient des grenades, des cartouches et un pistolet Glock 17 Gen 5. Il fallait une carrure solide pour supporter tout ce barda et se déplacer rapidement avec.
Le groupe progressa vers le sommet de la crête. Le terrain était hostile, les rochers se dérobaient parfois sous les pas. La nuit couvrait avantageusement l’avancée des soldats. Parvenus au faîte de la montagne, ils se dissimulèrent derrière les plus gros blocs. Riyel et son binôme Axel – récemment arrivé dans leur équipe – jetèrent un œil de l’autre côté au moyen des viseurs de leurs fusils de sniper. Plus loin, à environ huit cents mètres en contrebas, une voie étroite et sinueuse, sans bordures de protection à l’instar des routes de la plupart des pays du monde, longeait la falaise tout en surplombant la rivière qui coulait neuf cents mètres encore en dessous. Sur leur droite, la vallée s’élargissait en une plaine étroite où descendait la route qui partait en direction du Cachemire, vers la Chine. C’était à cet endroit, systématiquement, dans cette zone reculée et désertique du Pamir, que des attaques avaient lieu contre les convois humanitaires. Des djihadistes se terraient quelque part. Le groupe d’assaut français dont faisaient partie Riyel et Caryl avait pour mission de les déloger et de les éliminer. Pas de quartier. Même si la France avait officiellement quitté le pays depuis 2014, le gouvernement afghan faisait encore parfois appel à ses services pour des missions spéciales secrètes. Riyel s’entraînait pour ce type d’opération depuis son entrée au CPA 10. Elle venait d’atterrir dans le vif du sujet. Ils ignoraient combien d’hommes se dissimulaient dans ces montagnes, aussi allaient-ils devoir progresser avec prudence. Si la situation tournait mal, le commando avait toute latitude pour activer des balises et demander un soutien aérien.
Riyel et son acolyte attendirent plusieurs longues minutes. Le vent balayait les flancs de la montagne. Il sifflait avec ardeur, soulevant parfois des poussières qui frappaient les casques. Aucun bruit animal ou humain n’animait la nuit. Aucun mouvement n’attira leur attention. Les deux éclaireurs firent signe au reste du groupe que la voie était libre. Ils passèrent sur le versant sud. Invisibles entre les rochers, ils progressèrent en direction de la plaine, sans toutefois descendre jusqu’à la route, où ils deviendraient des cibles privilégiées, même en pleine nuit. Leurs ennemis étaient moins bien équipés qu’eux, certes, mais ils n’étaient pas non plus totalement aveugles ni stupides.
Le commando crapahutait depuis plus de dix minutes lorsque Riyel leva le poing en l’air, intimant l’ordre de stopper tout mouvement. Grâce à l’acuité de ses facultés télépsychiques, elle venait de percevoir des vibrations, quelque part à travers les parois rocheuses. Ses compagnons s’accroupirent, aux aguets, fouillant la nuit du regard. Ils ne distinguèrent rien. Riyel s’agenouilla et posa sa main gantée contre le sol. Les murmures devinrent des plaintes. Là, à quelques centaines de mètres sous ses pieds, elle entendait les pleurs de femmes captives. Paupières closes, elle élança son esprit à travers la roche en quête de leurs pensées. Elle les accrocha bientôt. Les malheureuses étaient quatre, serrées les unes contre les autres, recroquevillées dans la pénombre d’une caverne humide au fond d’un goulet glacial, à peine éclairées par un feu mourant. Riyel voyait la scène distinctement. Elle commençait même à grelotter. À tel point qu’elle se demanda si elle n’était pas elle-même présente… L’une des femmes, couverte d’un hijab bleu marine, se leva, courage aux poings :
— Il faut aller leur demander du bois ! Nous allons finir par geler, cette nuit, osa-t-elle en dari, l’une des deux langues officielles de l’Afghanistan.
— Tu es folle ! dit une autre, vêtue de noir, en la retenant par le bras. Ils vont nous fouetter, ou pire…
À ces derniers mots, les deux autres femmes furent secouées de spasmes de frayeur. L’une d’elles se mit à pleurer. La plus téméraire se ravisa. Elle s’agenouilla à hauteur de celle qui pleurait, la plus jeune, et posa une main sur son épaule :
— Ne pleure pas, Zeenab. Pardon…, s’excusa-t-elle. Mais nous allons mourir, si nous ne trouvons pas un moyen de nous réchauffer.
— Nous allons mourir de toute façon, lâcha la femme en noir, pessimiste.
Riyel retira sa main du sol. Axel l’interrogea en chuchotant dans son casque. Elle répondit :
— Des femmes sont prisonnières des talibans dans une grotte sous nos pieds.
— Comment le sais-tu ? questionna-t-il, étonné.
— Je les ai entendues.
— Je n’ai rien entendu, moi…
Le capitaine, Jérémy, surnommé « Djé », parvint à leur hauteur et intervint :
— Riyel a les sens plus développés que nous autres, pas vrai ? Alors, combien de saloperies se terrent là-dessous ?
— Je ne sais pas encore, fit Riyel. Avançons un peu, que je puisse les repérer.
Djé adressa un signe au reste de la troupe. Ils se dispersèrent par groupes de deux autour de la position des éclaireurs.”
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Le cabinet d’édition Plumes Ascendantes est né, en juin 2019, d’une volonté de sa dirigeante de revaloriser les acteurs essentiels du livre que sont les auteurs et les correcteurs.
Elle-même écrivaine et correctrice d’édition, elle ne conçoit pas la conception d’un livre de qualité sans qu’une attention particulière leur soit portée. Ils sont essentiels à la création du bel objet qui va emporter le lecteur entre ses pages.
Remettre auteurs et correcteurs au cœur du livre, rendre à l’édition une certaine part d’humanité perdue, et offrir aux lecteurs des ouvrages de qualité, sont les valeurs portées par le cabinet d’édition Plumes Ascendantes.
Notre ligne éditoriale
Le cabinet d’édition Plumes Ascendantes publie des livres dans les genres de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy (ces deux genres-là sont bien distincts).
La collection de science-fiction Noir espace a été lancée le 3 février 2020, avec la parution d’un premier titre : La Légende du futur, qui en est une nouvelle édition.
La collection de fantastique Rouge esprit a été lancée durant l’été 2020, avec la mise en ligne de nouvelles à télécharger au format numérique.
La collection de fantasy Vert dragon a été lancée le 1er octobre 2020, avec la parution d’un premier titre : Les Gardiens de l’Équilibre : Les Origines, de Cathy de Saint-Côme, auteure varoise.
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