Plumes Ascendantes dans l’inventaire 2024 de L’encrier renversé

Plumes Ascendantes dans l’inventaire 2024 de L’encrier renversé

 

 

Référencement de Plumes Ascendantes

 

Le mois dernier, j’ai reçu un mail de la part de la revue L’encrier renversé, pour m’informer que Plumes Ascendantes était désormais référencée dans leur inventaire des éditeurs francophones de nouvelles. Vous pouvez consulter ce document sur leur site Web, ICI.

Ce mail m’a fait chaud au cœur. Il est difficile pour une toute petite maison d’édition d’apparaître dans les référencements, surtout quand elle est jeune, d’autant plus quand elle propose de l’édition hybride.

Pour rappel, le cabinet d’édition Plumes Ascendantes propose l’édition à compte d’éditeur (pour les anthologies issues des concours de nouvelles et pour de très courts romans) et des services éditoriaux (pour les romans de plus de 180 000 secs). Notre identité est détaillée dans l’article que vous pouvez consulter ICI.

En préambule de l’inventaire des éditeurs de nouvelles, L’encrier renversé publie des échanges avec quelques éditeurs(trices) de nouvelles. Ci-dessous, à mon tour de répondre aux différentes questions posées. Bonne lecture !

 

Entretien

 

L’encrier renversé : Pourquoi éditez-vous de la nouvelle ? Êtes-vous enclin(e) à en accroître la part dans votre catalogue ?

 

La nouvelle est un format qui permet de présenter et d’explorer tout un univers en une longueur limitée. Cela oblige l’auteur(e) à aller à l’essentiel, à rendre chaque phrase pertinente. Le travail d’écriture est très intéressant, tant pour l’auteur(e) que pour l’éditeur(trice) ; il permet d’exercer sa plume et d’en découvrir de nouvelles en peu de mots. Ce format permet aux lecteurs(trices) de se consacrer pleinement à une histoire en un court laps de temps, contrairement au roman qui demande un « investissement » plus long. Ce genre a tout à fait sa place de nos jours, où tout est consommé rapidement.

J’édite de la nouvelle car c’est un genre que j’aime lire et écrire. C’est par là que j’ai commencé, à 19 ans, avec ma nouvelle L’enfant de l’histoire, publiée dans une revue littéraire. Je trouve que c’est un excellent moyen de s’exprimer, de présenter ses idées et son style de manière efficace. En tant qu’éditrice, publier des nouvelles est une façon de donner la parole à des auteurs débutants, pour qui le format court est plus accessible. J’avais dans l’idée d’organiser un concours de nouvelles tous les deux ans afin de publier chaque fois l’anthologie réunissant les lauréat(e)s. À ce jour, cinq ans après la création de Plumes Ascendantes, l’anthologie Terre du futur (science-fiction) réunissant dix nouvelles et l’agenda perpétuel Guerrières en portant douze ont vu le jour. Une deuxième anthologie de science-fiction est en préparation pour cet automne.

La nouvelle intéresse beaucoup les auteurs : nous avions reçu 90 nouvelles lors du premier concours, 141 lors du deuxième. Le problème est que nous avons été confrontés à un très grand nombre de hors sujets : 1/3 pour le premier, plus de la moitié pour le deuxième. Les auteur(e)s ne connaissent pas la différence entre la science-fiction et la fantasy, ou alors ils(elles) tentent leur chance, “au cas où”. Nous avons même eu plusieurs soumissions de textes relevant de la littérature blanche, que les auteur(e)s ont essayé de faire passer pour du fantastique (autour de la maladie d’Alzheimer, par exemple) alors que nous attendions de la science-fiction. Contrairement aux espoirs nourris par Jean-Claude Dusse (joué par Michel Blanc) dans Les bronzés, lors d’un concours il n’y a aucun malentendu, les subterfuges ne marchent pas.

Je ne prévois pas d’autre concours pour l’instant.

 

L’ER : La nouvelle est-elle aujourd’hui suffisamment mise en lumière ? Quelles actions seraient selon vous profitables à sa promotion ? Quelles sont celles que vous menez ?

 

À côté du roman, la nouvelle a peu de visibilité. Pour autant, dans l’imaginaire, qui est mon domaine, il existe de nombreux concours et prix prestigieux (le prix Mille Saisons, le prix Rosny Aîné, pour ne citer qu’eux) qui visent à la rendre populaire et qui mettent en avant de très belles plumes. Quelques revues littéraires (Gandahar, Géante rouge…) en publient aussi régulièrement. Le problème est que l’imaginaire français, la science-fiction notamment, est très peu valorisé auprès du grand public, qui est noyé sous les productions américaines et anglaises. Pour ne rien arranger, ce genre est considéré par une grande partie du lectorat comme une « sous littérature », alors que la SF porte un regard toujours pertinent sur notre monde, sur l’actualité, elle en envisage les progrès et les dérives possibles, offrant ainsi des pistes de réflexion nécessaires. La nouvelle est un format idéal pour découvrir et apprécier la science-fiction.

Le Galion des étoiles recense toutes les œuvres d’imaginaire, dont des nouvelles, et en propose même en téléchargement gratuit. Au-delà de cette action déjà très profitable à tous, je pense qu’il serait intéressant de créer une émission télévisée hebdomadaire diffusée à une heure de grande écoute, et bien sûr aussi sur YouTube, dans laquelle seraient présentées des nouvelles de tous les genres.

Le catalogue de Plumes Ascendantes proposait jusqu’à ce mois-ci (voir plus bas) des nouvelles numériques en téléchargement gratuit. Nos anthologies papier, brochées, sont référencées, diffusées et distribuées dans toute l’Europe, comme tous nos livres. Elles peuvent donc être commandées chez n’importe quel libraire. En revanche, ces derniers n’acceptent jamais de mettre des anthologies en rayon, ce qui rend les nouvelles plus difficiles d’accès que les romans, forcément.

 

L’ER : Vous soumet-on beaucoup de manuscrits (nouvelles) ? Aujourd’hui plus qu’hier ?

 

En-dehors des concours, je n’en reçois quasiment pas. J’ai eu une demande, une fois, pour un recueil de nouvelles de littérature blanche, mais ce type de littérature n’entre pas dans la ligne éditoriale de Plumes Ascendantes.

 

L’ER : Entretenez-vous des rapports amicaux et/ou de collaboration avec des animateurs/trices de revues ou organisateurs/trices de concours dédiés à ce format ?

 

J’ai rencontré brièvement, lors de conventions, les responsables de l’une ou l’autre des revues d’imaginaire, ainsi que quelques organisateurs de concours (éditions le Grimoire, par exemple) et de sites de référencement de nouvelles (comme noosfere.org). Nos échanges sont toujours cordiaux. On a tous ce petit grain de folie qui appartient aux rêveurs.

 

L’ER : Quelles sont les caractéristiques selon vous du recueil (papier ou numérique) idéal : nombre de nouvelles, de pages, prix ?

 

Un recueil de nouvelles est en général plus petit qu’un roman et plus abordable financièrement. Même si, sur ce point, c’est assez compliqué pour un recueil papier étant donné l’envol des coûts de fabrication d’un livre depuis 2020. Une dizaine de nouvelles d’une vingtaine de pages (format livre) maximum constituent déjà un joli recueil. Les e-books sont une excellente façon de diffuser les nouvelles, mais le lectorat, après s’y être un temps intéressé, a délaissé ce mode de lecture ces dernières années, en ce qui nous concerne. C’est dommage, parce que cela permet de proposer des tarifs plus attractifs.

La première anthologie publiée par Plumes Ascendantes est uniquement disponible au format papier. Peut-être que la deuxième le sera en e-book. Je n’ai pas encore tranché.

 

L’ER : Quel est votre avis sur la nouvelle vendue à l’unité ?

 

C’est une très bonne chose. C’est une autre manière de faire découvrir un auteur. La diversité est importante dans tout domaine, et bien sûr dans les voies d’accès à la lecture. Une expérience a été menée sur notre site Web : des nouvelles numériques ont été proposées à 1 € l’unité pendant deux ans : aucune vente n’a été réalisée. Les deux années suivantes, je les ai proposées en téléchargement gratuit : elles ont été téléchargées régulièrement. Il est regrettable que les lecteurs(trices) ne fassent pas l’effort de payer 1 € pour une nouvelle… Cela signifie-t-il que pour eux(elles), ni l’auteur(e), ni le correcteur(trice), ni l’illustrateur(trice), ni l’éditeur(trice) ne méritent d’être rémunérés pour leur travail ? Ces nouvelles sont désormais vendues à moins de 2 € depuis cette fin juin 2024.

Plumes Ascendantes n’est pas fermée aux nouvelles d’imaginaire uniques, qui pourraient être diffusées sur notre site Web au format numérique. C’est une idée qui pourrait être mise en route en fin d’année, afin de développer les collections « Vert dragon » (fantasy) et « Rouge esprit » (fantastique). À voir…

 

L’ER : Les générateurs de textes par les IA sont-ils pour vous un sujet d’inquiétude ?

 

Oui et non.

Ce sont des outils qui ont déjà des répercussions. Sur les grandes plateformes de vente en ligne, les livres écrits pour tout ou partie par les IA sont si nombreux qu’ils invisibilisent les écrivain(e)s méconnu(e)s et leurs petites maisons d’édition qui ont déjà du mal, en temps normal, à se faire connaître. Ils inondent le marché – saturé – de textes médiocres et contribuent ainsi à normaliser une littérature bas de gamme auprès du public. Cet aspect-là est regrettable.

Cependant, ils sont aussi une aide précieuse pour tous les amateurs(trices) qui ont des idées et ne savent pas trop comment les mettre en forme. Ils leur permettent d’aborder l’écrit avec plus de légèreté, en faisant tomber la barrière de l’écriture elle-même. Ainsi, ils permettent à tous(tes) d’écrire et de partager leurs idées. Je trouve que, pour une civilisation, c’est très enrichissant, et même indispensable, de pouvoir facilement échanger des idées. Il reste à apprendre à utiliser ces outils, à les contrôler et à les encadrer, comme tout ce que l’être humain a créé jusqu’à présent.

Quoi qu’il en soit, un livre publié par une maison d’édition ou par un cabinet d’édition comme Plumes Ascendantes (maison d’édition hybride, qui propose l’édition à compte d’éditeur et des services éditoriaux) sera toujours l’assurance, pour les lecteurs et les lectrices, d’une littérature de qualité.

 

L’ER : Quel est le titre de votre recueil de chevet (tiré de la production mondiale) ?

 

Fidèle à ton pas balancé, de Sylvie Lainé, publié aux éditions ActuSF.

 

L’ER : Quel(le)s sont les deux/trois nouvellistes de langue française (toutes époques confondues) de votre panthéon ?

 

Porter quelqu’un aux nues à ce point n’est-il pas exagéré ? Aucun.

 

L’ER : Pouvez-vous citer un(e) nouvelliste, de langue française, dans sa toute primeur (frais — ou non encore — édité[e]) dont les « fruits (assurément) passeront la promesse des fleurs » ?

 

Nicolas de TORSIAC, dont j’ai publié une nouvelle dans l’agenda Guerrières (avec onze autres textes) en 2022 et dont je publierai une autre nouvelle dans l’anthologie Le temps décomposé, en fin d’année. Ce genre lui va très bien. Nicolas s’est déjà fait remarquer lors de différents concours et prix. Ses idées et son style nous ont offert de très beaux textes et promettent beaucoup de surprises.

 

H.G.

 

 

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